Mon Amérique – Le regard de Jean-René Dufort Jean-René Dufort

Le Centre d’art Diane-Dufresne à Repentigny présente du 21 juin au 2 octobre 2022, l’exposition Mon Amérique de Jean-René Dufort.

Comme lui seul sait le faire, ce reporter-photographe pose un regard personnel sur l’Amérique. Alias « Infoman », Jean-René Dufort tend son micro depuis bientôt 22 ans sur les ondes de Radio-Canada. Son personnage fort reconnu pose un regard lucide, non dénué d’humour, sur les gens et les événements qui façonnent l’histoire du monde contemporain.

C’est d’abord à titre de photographe de presse que Jean-René Dufort pointe l’objectif de sa caméra qui devient aussi l’extension de son microphone. Au fil du temps, cet observateur de la comédie humaine nous propose une série de photographies qui reflète son parcours nomade de par sa sensibilité qui, sous des dehors parfois extravagants, aborde des thèmes universels propres à tous les humains.

L’infatigable Jane Fonda, Washington, États-Unis – Jane Fonda fut une farouche activiste toute sa vie. En 2019, inspirée par Greta, elle décide d’en faire plus pour combattre les changements climatiques. Et comme elle ne fait jamais rien à moitié, Jane déménage pour quatre mois à Washington et organise les « Fire Drill Fridays » parce que « nous devons agir comme si notre propre maison était en feu ». Chaque vendredi, elle se rendait manifester sur les marches du capitole, ce qui est accessoirement illégal et qui lui a valu une nuit en prison à 81 ans.
 
J’ai eu le plaisir de suivre cette grande insoumise une journée complète et de la photographier avec son célèbre poing dans les airs rappelant sa photo d’arrestation en 1970 alors qu’elle militait contre la guerre du Vietnam. Barbarella ne lâche jamais.

Jean-René nous révèle son état d’âme sur sa première exposition au Studio D du Centre d’art Diane-Dufresne : « Un peu comme Elvis Gratton, je suis fier de mon identité, mais même après toutes ces années, j’avoue qu’elle reste floue… comme lui, je jongle avec les termes et les allégeances. Un francophone Québécois Canadien ? Un Franco-Québécois ? Simplement un Québécois ? Un Canadien français ? Un Américain du Nord français ? Un Américain, francophone d’Amérique du Nord ? Il m’amuse de réaliser que dans toute cette ratatouille d’identités, c’est celle du Nord-Américain qui est la plus indéniable. Je suis un Américain avant les détails. »

Le point faible de l’homme, Chigago, Illinois – Dès que j’ai pris cette photo, mes pensées sont allées directement vers les testicules de cet homme. Tous ceux qui en possèdent savent à quel point ces petites choses sont sensibles, fragiles et susceptibles. Faut vraiment être courageux pour s’y tenir en équilibre à 20 mètres de hauteur sur de la tôle. Encore à ce jour, je me demande comment il a bien pu faire pour quitter cet endroit.

« Et quand je voyage, c’est étonnamment toujours cette identité qui surnage. “Vous êtes Français ?” Non monsieur ! Je suis plus qu’un Français : je suis un Français qui connaît les règlements du baseball, un francophone en F‑150 ! Quelqu’un du Nord qui aime affronter Boston ou Tampa Bay. Un citoyen qui trouve ennuyeux Winnipeg, jalouse Vancouver et qui connaît plusieurs bons hôtels à Cozumel, Las Vegas ou Los Angeles. »

Le travail de Ziggi, Vancouver, Canada – Si vous êtes au bord de la mer à Vancouver, ou à Toronto sur les rives du lac Ontario, vous allez peut-être croiser Zdzislaw Groszek. Surnommé Ziggi, cet homme passe son temps à empiler des cailloux depuis qu’il est sans emploi. Je l’ai rencontré pour la première fois en 2010, aux Jeux olympiques de Vancouver. En deux semaines, Ziggi est devenu une star internationale. Tous les médias du monde lui ont consacré un reportage. Il recevait jusqu’à 600 $ de dons par jour et une télé japonaise lui a même offert 2000 $ pour empiler un nombre record de 26 grosses roches. Ce qu’il a fait sans problème. J’ai revu mon « équilibriste de la roche » préféré en 2012 et il continuait de créer chaque jour ses sculptures éphémères. Le lendemain, tout est à recommencer, ce qui fait la beauté de la chose.J’y vois une forme de méditation et, franchement, ça donne le goût de tout lâcher pour aller le rejoindre.

« Un ami Danois qui visitait Montréal pour la première fois m’a annoncé après quelques jours de réflexion : “Je m’attendais à voir en Montréal un Paris du Nord, j’ai plutôt rencontré une sorte de Baltimore qui parle français.”. Paf ! Voilà un continent qui m’amuse énormément. Parce que j’en connais les codes. Cette exposition résume ainsi ma fascination pour toutes ces belles particularités de mon grand chez-moi : L’Amérique. »

Information et billetterie


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